La Sony NEX FS100 est pour moi la première « vraie » caméra qui a su rivaliser avec le Canon 5D Mark II : elle est parvenue à combler la majorité des défauts du réflex tout en conservant ses avantages, notamment en terme de qualité d’image. Le tout, à un prix plutôt abordable dans ce segment de marché : moins de 6 000 € pour le kit complet comprenant l’objectif Sony 18–200 mm f/3.5–6.3, le micro stéréo ECM-XM1, son support, le viseur loupe, la poignée et une batterie.
Une image de grande qualité.
Son capteur au format Super35 est plus grand que le Micro 4/3 de la Panasonic AG-AF101E et offre de bien meilleurs résultats en basse lumière. Un facteur de choix déterminant pour moi. La sensibilité est excellente et se révèle même meilleure que celle du Canon 5D Mark II comme en atteste les tests réalisés par les Américains d’AbelCineTech. Par ailleurs les effets d’aliasing et de moiré que l’on retrouve sur le Mark II sont quasi inexistants.
Les clips sont enregistrés au format AVCHD sous forme de fichier MTS – directement exploitables par Premiere CS5 et Final Cut Pro X – sur une carte mémoire de type SDHC ou Memory Stick. La sortie HDMI permet également d’enregistrer le signal en 4:2:2 avec TimeCode intégré sur un enregistreur externe. Les « pros » regretteront un connecteur HD-SDI…
Bouton « S & Q »
Plusieurs formats d’enregistrement sont proposés et il est notamment possible de tourner à 50ips en Full HD (1920 x 1080) afin de réaliser de beaux ralentis. Pour cela, une seule pression sur le bouton « Slow & Quick Motion » suffit, et c’est parti ! Un vrai jeu d’enfant. Alors OK, on est loin des 240 ips de sa grande sœur la FS700, mais par comparaison, le tout nouveau Canon 5D Mark III n’autorise le tournage 50ips qu’en 720p uniquement. Une aberration quand on sait que le Canon 7D proposait déjà cette option lors de sa sortie en 2009…
La technologie « steadyshot » mise au point par Sony, permet par ailleurs de filmer à la main sans tremblements disgracieux. Je recommande néanmoins d’utiliser un monopole comme le Manfrotto 561 BHDV-1, car une fois l’objectif monté, la caméra s’alourdit pour avoisiner les 3 kg. Et si Sony a prévu une poignée amovible, celle-ci n’est pas vraiment d’un grand secours pour filmer à main levée. La profondeur de champ tant recherchée aujourd’hui est bien présente, même si elle est un peu moins intense que celle offerte par le Canon 5D. L’enregistrement audio quant à lui s’effectue au format PCM linéaire 2 canaux, 16 bits, 48 kHz ou en Dolby Digital 2 canaux via deux prises XLR ! Les prises de son, qui s’étaient transformées en casse-tête avec le Canon 5D, redeviennent de vraies parties de plaisir. Autre avancée : la Sony NEX FS 100 dispose d’un autofocus, certes un peu lent, mais qui peut parfois s’avérer utile.
[vimeo]http://vimeo.com/39453069[/vimeo][box]Voici un petit film tourné par l’Anglais Philip Bloom qui montre bien ce que la FS100 a dans le ventre…[/box]
Une caméra peu pratique.
L’ergonomie surprenante de cette caméra quant à elle, est plus mitigée. Nue, la Sony NEX FS-100 ressemble un cube bourré de boutons : on en compte plus d’une trentaine ! Les plastiques utilisés pour sa construction n’inspirent en outre par vraiment confiance ; Sony nous avait habitué à des caméras plus robustes. L’imprécision de la molette pour régler la vitesse d’obturation risque par exemple d’en énerver certains. Apparemment, les ingénieurs de chez Sony n’ont pas jugé bon d’utiliser une roulette crantée qui aurait permis de choisir rapidement et précisément la vitesse souhaitée. Même les jouets de ma fille de deux ans sont mieux fabriqués !
La poignée amovible quant à elle, n’est pas aussi pratique qu’elle en à l’air… OK, il est possible de régler l’angle d’inclinaison (une idée reprise des EX1 et EX3) mais comme elle vient se fixer sur le côté de la caméra, elle ne fait pas « corps » avec le boîtier, ce qui a tendance à déséquilibrer la prise en main. Et si l’écran LCD tactile et rotatif est de très bonne qualité, sa position sur le dessus de la caméra est juste hallucinante ! Placer la FS100 sur un grand trépied ou un monopole déplié au maximum, et il devient alors impossible de contrôler l’image sur l’écran. Pas très pratique quand on est censé capter un concert en fond de salle par exemple… Elle ne dispose pas non plus de filtres ND, ce qui peut s’avérer gênant par forte luminosité, ni d’un zoom motorisé ; deux détails non négligeables, d’ailleurs corrigés sur sa grande sœur la FS700.
Verdict.
Malgré ces défauts, la Sony NEX FS100 s’avère plus pratique en mode « reportage » que le Canon 5D Mark II. Équipée d’un monopode, elle devient tout de suite plus maniable. La mise au point est rapide grâce au bouton « push auto », et des raccourcis permettent de régler la balance des blancs en un clin d’oeil. Les niveaux audio quant à eux s’ajustent facilement en cours d’enregistrement par l’intermédiaire de deux petites roues graduées. Et les prises XLR facilitent grandement les interviews.Mais elle convient également à ceux qui souhaitent en faire une utilisation plus cinématographique grâce à sa grande modularité. Des bagues d’adaptation comme le Smart Adapter de Metabones permettent par ailleurs de monter une grande variété d’objectifs. Alors même si les prix des Canon 5D Mark III et autre Nikon D800 restent très attractifs, la Sony NEX FS100 représente pour moi une vraie alternative et vaut largement l’investissement tant le gain en confort de prise de vue est important.