Technique

  • Les lasers, serial killers de DSLR…

    Ouch ! Ça fait mal hein ? On ne compte plus sur le net les vidéos montrant comment des lasers « brûlent » en une fraction de seconde, les capteurs de nos réflex. Cette vidéo montre ce qui est arrivé en septembre 2010, au Canon 5D d’un collègue qui filmait le DJ français Quentin Mosimann – plutôt survolté je vous l’accorde – lors d’un festival de musiques électroniques. Cela fait d’autant plus mal que les dommages sont irréversibles (contacter Canon). Seule solution : remplacer le capteur CMOS. Alors si comme moi, vous tournez régulièrement en club ou lors de concert, voici un conseil tout simple : évitez à tous prix que les rayons du laser ne frappent directement votre objectif.

    Et si pour ceux qui aiment se faire mal, voici deux autres vidéos de capteurs sauvagement assassinés par des lasers tueurs…

    [youtube]http://youtu.be/J0TgaGePhJA[/youtube]

    [vimeo]http://vimeo.com/13450755[/vimeo]

     

  • Comment réduire le bruit vidéo ?

    Le bruit numérique est le principal soucis rencontré par tous ceux ayant un jour tourné en condition de basse lumière. Pour les néophytes, je ne parle bien entendu pas de problème sonore mais de ces pixels parasites de couleur vert ou rouge qui apparaissent sur l’image lorsque l’on monte trop haut en ISO.

    Heureusement, il existe aujourd’hui plusieurs plug-ins pour réduire le bruit en vidéo. Le challenge pour ces outils est d’arriver à « nettoyer » l’image au maximum tout en gardant des couleurs naturelles et le plus de détails possibles. Et à ce petit jeu là, deux plug-ins tirent leur épingle du jeu : Neat Video et Magic Bullet Denoiser 2.

    Les deux obtiennent de très bons résultats assez facilement ; pas besoin de plonger dans les réglages avancés pour réduire le bruit proprement. On peut néanmoins affiner les paramètres grâce à des menus plutôt simples et très bien fait. Comme on peut le voir sur les images ci-dessous, le rendu final peut être assez bluffant !

    Bruit vidéo - Etape 2

    Image avant traitement

    Bruit vidéo - Etape 3

    Le résultat après avoir utilisé Denoiser et Magic Bullet Looks

    Un utilisateur de la suite Magic Bullet trouvera facilement ses repères dans l’interface de Denoiser 2. Red Giant propose par ailleurs un très bon tutoriel vidéo pour apprendre à apprivoiser la bête. Cette nouvelle version (actuellement uniquement disponible pour After Effects) règle au passage les gros problèmes de crash rencontrés par Denoiser 1. Le plug-in est stable et les rendus sont beaucoup plus rapides.

    D’autres préfèreront l’environnement de Neat Video. Des tutoriels vidéo très complets sont également disponibles sur Youtube.

    Le mieux pour vous faire une idée est donc de les comparer en téléchargeant les versions d’essai disponibles sur les sites respectifs de Neat Video et Red Giant. Alors autant dire que pour environ 80 €, je ne saurais que trop vous recommander l’achat d’un de ces deux plug-ins.

  • La jungle des formats vidéo

    Formats vidéo
    Alors qu’aujourd’hui, le moindre téléphone portable filme en 720p, que tous les téléviseurs sont Full HD, que la 3D est en train d’envahir nos écrans, et que de plus en plus de caméras filment en 4k, la Haute Définition (HD) semble néanmoins encore loin d’avoir enterrée notre bonne vieille Définition Standard (SD) !

    C’est la réflexion à laquelle j’ai abouti après avoir été embauché pour monter le nouveau clip du DJ électro suisse Remady. Le concept était simple : créer, à partir d’images provenant de différents live, une vidéo pour illustrer son nouveau single « The Way We Are ». Un peu comme mon premier clip réalisé pour Antoine Clamaran.

    J’ai donc récupéré un disque dur sur lequel se trouvaient les rushs issus de plusieurs prestations live tournés par différentes équipes ; certains provenant notamment de show filmés par de grandes chaînes de TV. Et c’est là que les choses se sont corsées : 1440×1080, 1054×576, 720×576, 1280×720, et même 640×360… Aucun rush n’avait la même résolution ! Alors que pour moi, la norme Full HD semblait acquise par tous, je ne récupérais aucune image en 1080p ! Uniformiser le tout au montage ne fut donc pas une mince affaire. Je choisis au final une résolution intermédiaire un peu « bâtarde » de 1024×576, pour pouvoir utiliser le plus de matière possible sans perdre trop en qualité d’image… Car si l’on peut réduire la taille d’une image sans la dégrader, l’inverse est impossible ! Il n’y a que dans les séries américaines que l’on peut zoomer dans une image pour faire apparaître comme par magie le numéro de la plaque d’immatriculation de la voiture du suspect qui s’enfuit en arrière-plan…

    Au final, je me suis donc retrouvé à upscaler tant bien que mal le clip en 720p histoire d’avoir quand même une version « HD » à diffuser sur Internet… J’espère juste que les 3 232 613 personnes qui ont regardé le clip sur Youtube n’y ont vu que du feu !

    [youtube]http://www.youtube.com/watch?v=DuA6ZCOesbY[/youtube]

  • Un EPK, c’est quoi ?

    Arnaud Rebotini EPK
    EPK
    vient de l’anglais « Electronic Press Kit » et signifie Kit de Presse Electronique (je suis quasiment bi-tongue anglais-français..), ou plutôt numérique. Celui-ci prend généralement la forme d’une courte vidéo destinée à promouvoir une entreprise, un produit, un événement ou comme ici, un musicien. Elle est généralement envoyée sur DVD ou par Internet aux médias qui peuvent ensuite utiliser des extraits pour illustrer par exemple un reportage TV ou un article sur le web.

    En l’occurrence, cet EPK réalisé par mes soins pour Arnaud Rebotini était destiné aux promoteurs français et étrangers afin qu’ils puissent visualiser à quoi allait ressembler son nouveau show live. Plus percutant et vivant qu’un simple communiqué de presse envoyé par mail, l’EPK permet de montrer simplement ce qu’il est parfois laborieux d’expliquer par écrit. Tout comme le teaser, il peut également être repris sur les réseaux sociaux ; c’est donc devenu un outil promotionnel indispensable pour tout artiste qui souhaite communiquer sur Internet.

    [vimeo]http://vimeo.com/24014350[/vimeo]

    Musique :
    Arnaud Rebotini

    Matos :
    Canon 5D Mark II
    Sigma 24-70 mm f/2.8
    Canon EF 50 mm f/1.4
    Kessler Crane Pocket Dolly Traveler
    Trépied Manfrotto 501 HDV

  • Comment faire du multicam avec une seule caméra ?

    Thomas Roussel Studio Davout
    Travaillant pour la plupart du temps en solo, j’ai appris au fil des tournages de live ou de DJ set, à filmer de telle sorte que le montage final donne l’illusion que nous étions plusieurs cadreurs. À l’instar de Jesus qui multipliait les pains, il est impératif pour obtenir un tel résultat de multiplier les plans. Si cette technique peut paraître évidente et simple pour certains, elle peut s’avérer plus compliqué que prévu lorsque l’on dispose d’un laps de temps limité pour réaliser ses plans, comme cela a été le cas lors du tournage de cette vidéo.

    Pour réaliser cette vidéo de l’enregistrement de la bande son du défilé Chanel automne-hiver 2011 composée et dirigée par Thomas Roussel, je ne disposais en effet que des deux prises prévues  ; le temps des musiciens étant compté, impossible de leur faire rejouer le morceau « à blanc » pour réaliser des plans de coupe une fois la séance d’enregistrement terminée. Impossible également de changer d’objectif, et comme je n’ai pas la chance de posséder un second boîtier, j’ai opté pour la focale la plus polyvalente pour ce genre de tournage : mon 24-70 mm de chez Sigma. Bref, la marge d’erreur était extrêmement limitée. Et pour ajouter un peu de piquant à l’exercice, il m’était interdit de faire le moindre bruit parasite une fois la fameuse lumière rouge allumée. Plans larges, plans serrés, chef d’orchestre, violons, violoncelles… j’ai navigué entre les différentes sections de l’orchestre en essayant de ne pas me prendre les pieds dans les câbles de micros qui couraient au sol.

    Une expérience un brin stressante donc, mais extrêmement enrichissante qui m’a en outre permis de découvrir le temps d’un tournage, la puissance dégagée par un orchestre classique.

    [vimeo]http://vimeo.com/23166327[/vimeo]

    Musique :
    Thomas Roussel – The Forest

    Matos :
    Canon 5D Mark II
    Sigma 24-70 mm f/2.8
    Monopode Manfrotto 501 BHDV-1

  • Et tout à coup, c’est (presque) le drame…

    Umbro Dress Code Paris - Sportswear
    Grâce à la vidéo réalisée pour Mini, Umbro m’a confié la réalisation d’un film à l’occasion du lancement des collections Peter Saville et New York Cosmos à la Cour du Marais. Une captation de soirée comme une autre donc mais qui a failli se terminer avant même l’ouverture des portes…

    Profitant de la tranquillité de l’avant soirée, je réalisais quelques travellings sur les éléments de décor situés dans les différentes pièces du lieu. Mon Canon 5D était monté sur une tête Manfrotto 501 HD, elle même fixée via le Flat Mount Adapter sur ma Pocket Dolly, vissée à mon trépied. C’était seulement la deuxième fois que j’utilisais mon slider Kessler Crane en soirée. Et c’est en le déplaçant que la catastrophe failli se produire…

    Alors que je reposais le trépied sur le sol, je n’avais pas fais attention que l’appareil avait glissé à l’une des extrémités du slider. Or, les pieds du trépied n’étant pas suffisamment écartés, celui-ci se mis à basculer sans bruit, profitant d’un moment d’inattention de ma part… Saisi d’horreur en voyant le nez de mon 24-70 mm piquer ainsi vers le sol, je fus pris d’un reflex digne de celui d’une mère lionne bondissant pour défendre son bébé, et rattrapai le trépied par la lanière du 5D au moment même où l’extremité du pare-soleil heurtait le sol ! Malgré un « clac » retentissant, l’objectif était intact ; j’avais juste perdu un éclat du pare-soleil…

    Moralité : toujours s’assurer que l’appareil est bien au centre du slider lorsqu’on déplace un trépied… Et travailler dans la précipitation n’apporte jamais rien de bon. Je vous laisse profiter maintenant de cette vidéo qui ne failli jamais voir le jour…

    [vimeo]http://vimeo.com/21871889[/vimeo]

    Musique :
    Kasabian – Club Foot

    Matos :
    Canon 5D Mark II
    Sigma 24-70 mm f/2.8
    Canon 50 mm f/1.4
    Monopode Manfrotto 501 BHDV-1
    Kessler Crane Pocket Dolly Traveler

  • Filmer en club – Part 1

    Bel Air Deejayz - Bataclan Paris
    Tourner en soirée
    peut parfois s’avérer compliqué :  se déplacer dans la foule avec son matos, gérer les gens bourrés qui viennent vous parler d’un peu trop près, et surtout, tenter d’expliquer à ceux qui prennent soudainement la pose devant votre objectif que : « NON, JE NE PRENDS PAS DE PHOTOS, JE FILME ! » (En club, il faut parler fort pour se faire entendre…) Ok, filmer avec un reflex peut encore prêter à confusion même si c’est aujourd’hui largement répandu… En revanche, ceux qui voulaient à l’époque que je les prenne en photo avec ma Sony PD-170 n’avaient aucune excuse…

    Mais le principal problème auquel on est le plus souvent confronté lors d’un tournage en club est le manque de lumière. Et si les DSLR offrent de biens meilleurs résultats que les caméras type HDV ou P2 que nous utilisions avant, certains sont néanmoins plus performants que d’autre. Si le Canon 1D Mark IV est le grand gagnant en terme de sensibilité (ISO extensible jusqu’à 102 400 !), son prix le place hors de portée de la plupart des budgets (prix nu : 3 850,00 €). Presque trois ans et demi après sa sortie, le Canon 5D Mark II reste donc toujours pour moi la référence. Malgré les défauts qu’on lui connaît (rolling shutter, aliasing et moire…), son capteur Full Frame offre d’incroyables résultats en faible luminosité, et surpasse de loin son petit frère le 7D.

    Ajoutez-y des objectifs à grande ouverture comme le Canon EF 50 mm f/1.4 – un must have à un prix plutôt abordable (342,00 €) vu ses performances – et vous êtes parés pour réaliser de magnifiques images ! Et même si je ne suis pas fan de l’éclairage style « pleins phares » des torches à LED, n’oubliez tout de même pas d’en prendre une avec vous ; elle servira forcément… Une fois équipé, il ne reste plus qu’à filmer. Selon moi, le « secret » d’une bonne vidéo de soirée réside dans la multiplication des plans : plus vous aurez de plans différents, plus le résultat final sera dynamique et entrainant. Généralement, pour une vidéo d’une minute trente / deux minutes, je reviens systématique avec plus d’une heure de rush.

    Et un dernier conseil pour la route : si vous tournez régulièrement en club, faites attention aux lasers…

    [vimeo]http://vimeo.com/19223954[/vimeo]

    Musique :
    Bel Air Deejazy DJ Mix

    Matos :
    Canon 5D Mark II
    Sigma 24-70 mm f/2.8
    Canon EF 50 mm f/1.4
    Zacuto Striker

  • Comment réaliser un clip quand on n’a pas de budget ?

    Clip Bel Air Deejayz - Tu fesses b'hook
    « Tu Fesses B’Hook »
    est le premier vrai clip que j’ai réalisé et monté pour mes camarades de Radio FG : les Bel Air Deejayz. C’est aussi sur sur le tournage de ce clip que j’ai utilisé pour la première fois un Canon 5D Mark II. Aidé de Marc Fouchard et Jason Freites, j’ai découvert les incroyables possibilités offertes par cet appareil qui a révolutionné le monde la vidéo numérique.

    Réalisé avec un budget dérisoire (environ 800 € pour la location de l’appareil, des éclairages, d’un travelling et de divers achats comme des gélatines) ce clip est l’expression parfaite du DIY : Do It Yourself (« Faites-le vous-mêmes »). Au lieu d’écrire le scénario et de voir ensuite comment le mettre en scène comme cela se fait traditionnellement, nous sommes partis des éléments que nous avions autour de nous pour construire le scénario.

    Exemples :

    • La voiture, une Chevrolet de 1967, repérée dans le garage résidentiel de Paul, l’un des deux DJ, et que son voisin nous a gentiment prêté pour la journée. Tout comme la Fiat 500 située dans l’un des trois box.
    • « L’actrice » principale n’est autre qu’une ancienne stagiaire réalisatrice passée par Radio FG. Je vous l’accorde, ce n’est pas tous les jours que l’on croise des réalisatrices radio aussi sexy… Je crois d’ailleurs savoir qu’aujourd’hui, c’est comme Gogo danseuse que sa carrière a décollé…
    • Les plans dans la chambre froide ont été tournés dans la boucherie du père d’un ami.
    • Toute la séquence en club a été tournée dans la cave d’un bar du Marais tenu par l’ami d’un ami, avec des figurants tous issus de notre entourage.
    • Le sosie de Johnny a été contacté par Internet et a accepté de participer gracieusement au tournage même si nous avons quand même dû lui acheter en retour un T-shirt « Johnny Apache »…

    Bref, quand on a des amis et un bon sens de la débrouille, on peut arriver à faire beaucoup de choses sans avoir le côté « cheap » de certaines prod avec des budgets pourtant plus élevés.

    Une fois le tournage terminé, j’ai ensuite monté le tout sous Final Cut et rajouté les effets via After Effects. Un grand merci à Andrew Kramer de videocopilot.net qui avait eu la bonne idée de sortir son plugin Optical Flare quelques jours avant que nous commencions le tournage ! Pour ceux qui voudrait s’initier à After Effects, je ne saurais que trop vous recommander ses tumoraux ; c’est grâce à eux que je suis aujourd’hui capable de réaliser le genre d’effets que vous pouvez foire dans le clip.

    Et si le morceau n’a pas rencontré le succès escompté – c’est de la dance, on aime ou on déteste – la vidéo a quant à elle dépassé tranquillement les 2 000 000 de vues sur Youtube, et ça, ça fait quand même plaisir !

    [youtube]http://www.youtube.com/watch?v=PYBpAJoJIZw[/youtube]

    Matos :
    Canon 5D Mark II
    Sigma 24-70 mm f/2.8
    Canon 50 mm f/1.4

  • Le teaser vidéo : un outil de com incontournable

    Teaser Antoine Clamaran Live Your Dreams
    Pour des raisons évidentes de budget, les artistes ne tournent pas systématiquement de clip pour chacun de leur morceau. La plupart du temps, les labels ou maisons de disques préfèrent attendre de voir si un titre « prend » en radio, avant d’investir pour le décliner en version vidéo. Mais lorsque c’est le cas, comme pour ce morceau d’Antoine Clamaran, il ne faut pas trainer afin qu’il n’y ait pas un trop grand décalage entre les diffusions radio et TV. Et pour faire patienter les fans en attendant le clip, rien de tel qu’un petit teaser vidéo destiné au web ! Plus rapide et économique à produire qu’un clip, il peut rapidement faire le tour du web grâce aux réseaux sociaux et à son format court. C’est donc devenu aujourd’hui un outil à part entière dans la promotion d’un morceau.

    Les images de ce teaser ont été réalisée en deux fois. La première partie de la vidéo a été tournée lors du shooting photo de la pochette du single par mon (talentueux) stagiaire de l’époque, Jason Freites avec une Sony EX1. Et la seconde partie est une captation live du morceau au Queen Club à Paris par Jérôme Bonpierre, avec une infatigable Sony PD-170. Petite parenthèse : savoir s’entourer de bons cadreurs lorsque l’on est soi-même indisponible pour un tournage est indispensable  dans ce métier ; il n’y a rien de pire que de récupérer des rushs filmés avec les pieds ! J’ai ensuite monté le tout sous Final Cut Pro en ajoutant quelques effets via After Effects. Au final, le teaser comptabilise aujourd’hui plus de 270 000 vues alors que le clip officiel, mis en ligne presque deux mois après, ne dépasse pas les 80 000 vues…

    [vimeo]http://vimeo.com/10558356[/vimeo]

    Matos :
    Sony PMW-EX1
    Sony DSR-PD-170